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Comment savons-nous qu’au moins 1 150 000 Juifs ont été assassinés par les Einsatzgruppen et leurs collaborateurs ?
Les négationnistes de la Shoah affirment que :
Le nombre de Juifs assassinés par les Einsatzgruppen est bien, bien inférieur à l’estimation de 1 million de victimes. Ce chiffre est incroyablement grand. Il n’y a pas de base statistique soutenant l’affirmation selon laquelle les Einsatzgruppen ont exterminé un million de Juifs.
Les faits sont les suivants :
Les crimes des Einsatzgruppen sont les mieux documentés de la Shoah. En plus des témoignages oculaires de survivants, de spectateurs et de participants, il y a des preuves matérielles sous la forme de tombes et de cadavres. Il y a aussi des photos et nous avons une série presque complète de rapports des Einsatzgruppen (sur 195 rapports, un seul est manquant). Au moment des procès des Einsatzgruppen, le nombre de Juifs que les Einsatzgruppen ont assassiné a été placé à un minimum de 1 million. Les recherches modernes ont montré qu’il est plus proche de 1 150 000.
Que disent exactement certains négationnistes de la Shoah ?
Jürgen Graf, un négationniste suisse de la Shoah, soutient que : « Le nombre revendiqué de victimes des Einsatzgruppen est incroyablement grand » et qu’en raison du « terrible manque de documentation », c’est « une tâche impossible que de donner le nombre de Juifs soviétiques tués par les Allemands, même approximativement ».[1] Richard Harwood, un négationniste anglais de la Shoah, fait l’affirmation radicale qu’« il n’y avait jamais eu la moindre base statistique » pour l’affirmation que les Einsatzgruppen « avaient arbitrairement exterminé un million de Juifs pendant leurs opérations […] »[2]
Page 6 du Rapport Jäger. Bundesarchiv, Bild 183-B0716-0005-007 / CC-BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons.
Le nombre total de personnes tuées par les Einsatzgruppen :
Benjamin Ferencz, procureur en chef du procès des Einsatzgruppen, a additionné les nombres de victimes des 194 rapports des Einsatzgruppen. Certains rapports n’énumèrent pas clairement le nombre de Juifs assassinés. Par exemple, certains indiquaient simplement qu’une ville ou une région était « vide de tout Juif ». B. Ferencz additionna tous les nombres énumérés et utilisa le nombre 1 pour toute description de meurtre qui n’indiquait pas de nombre spécifique. Il constata que les chiffres totalisaient plus de 1 million d’hommes, de femmes et d’enfants juifs.[3] Étant donné la façon dont B. Ferencz a dû compter les entrées vagues, il est clair que le nombre est supérieur à 1 million.
Une étude plus récente et exhaustive des chiffres des RSO surpasse les calculs de Ferencz. Les chiffres ci-dessous ont été compilés à l’aide des rapports Jäger et Stahlecker, qui avaient été soumis séparément des RSO. Les doublons et les erreurs typographiques ont été supprimés. Un calcul minutieux révèle les chiffres suivants, à partir de décembre 1942 :
Einsatzgruppe A : 363 337
Einsatzgruppe B : 134 000
Einsatzgruppe C : 118 341
Einsatzgruppe D : 91 728
Commandants supérieurs et personnel de la SS et de la police : 445 325
Le nombre total de Juifs assassinés par les quatre Einsatzgruppen et les commandants supérieurs de la SS et de la police est d’au moins 1 152 731.[4] Il est important de se rappeler que ces chiffres se réfèrent à toutes les victimes, pas seulement aux Juifs, bien que la grande majorité des victimes fût des hommes, des femmes et des enfants juifs.
Le nombre ci-dessus ne reflète pas toutes les victimes possibles. Elle ne comprend pas la majorité des assassinats commis par des collaborateurs locaux, sous le contrôle des Einsatzgruppen, des administrations civiles ou des armées roumaines et hongroises. En outre, les chiffres ne comprennent pas environ 1 million d’autres victimes juives de l’Est. Que ce soit dans les ghettos ou les camps, les nazis ont tué tellement de victimes de différentes manières : travail jusqu’à la mort, mort par la maladie ou par la faim. La plupart des érudits de la Shoah qui sont fiables pensent que les nazis ont assassiné jusqu’à environ 2,5 millions de Juifs dans l’Est.
Conclusion :
Les chiffres des Einsatzgruppen et des commandants supérieurs de la SS et de la police montrent qu’ils ont assassiné au moins 1 152 731 personnes, dont la grande majorité était des hommes, des femmes et des enfants juifs.
Lors du procès des Einsatzgruppen à Hambourg, lorsque les procureurs de la défense ont affirmé que les chiffres étaient tout simplement trop incroyables pour être vrai, la Cour a bien résumé les choses : « dire que ces chiffres sont incroyables est une observation tout à fait plausible et saine. Cette affaire tout entière est incroyable. Nous sommes dans une situation où l’incroyable est devenu la norme ».[5]
NOTES
[1] Jürgen Graf, The Giant With Feet of Clay: Raul Hilberg and his Standard Work on the "Holocaust", p. 40 à l’adresse http://vho.org/GB/Books/Giant/Chapter5.pdf.
[2] Richard Harwood, Did Six Million Really Die? Trust at Last—Exposed (Partie 4 de 9), (« Action Group Executions Distorted ») à l’adresse http://www.zundelsite.org/harwood/didsix00.html#4.
[3] Force by Law Not Law By Force: The World’s Largest Murder Trial (Documentaire de la Swedish Broadcasting Corporation, 2001.)
[4] Pour consulter une étude avertie et exhaustive du nombre de Juifs tués, voir Ronald Headland, Messages of Murder: A Study of the Reports of the Einsatzgruppen of the Security Police and the Security Service, 1941-1943 (Fairleigh Dickinson University Press, 1992), pp. 92-100.
[5] Ronald Headland, Messages of Murder: A Study of the Reports of the Einsatzgruppen of the Security Police and the Security Service, 1941-1943, p. 174.