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La zone d’extermination du camp d’extermination de Sobibor était-elle assez grande pour contenir les charniers ?
Les négationnistes de la Shoah affirment que :
La zone d’extermination de Sobibor est trop petite pour avoir accueilli le nombre de cadavres des victimes présumées.
Plus précisément, les négationnistes de la Shoah prétendent qu’il n’est pas possible que les Allemands aient « enterré à peu près l’équivalent des spectateurs du stade du match de Rose Bowl » (environ 80 000 personnes) dans le camp d’extermination de Sobibor. Ils disent que les charniers étaient juste un peu plus grands qu’un « poulailler ».[1]
Les faits sont les suivants :
Les investigations scientifiques et archéologiques modernes à Sobibor montrent qu’il y a au moins 7 charniers dans le camp. La taille et le volume de ces fosses étaient plus que suffisants pour contenir le nombre de victimes.
Hypothèses erronées :
Le négationniste de la Shoah connu sous le nom de Denierbud a tenté de calculer la taille et le volume des charniers à Sobibor. Ses chiffres sont basés sur les mêmes hypothèses erronées qu’il a utilisées pour les camps d’extermination de Belzec et Treblinka.
Tout d’abord, Denierbud représente incorrectement la taille moyenne des victimes. Ensuite, il suppose la manière par laquelle les corps furent jetés dans les fosses. La façon dont Denierbud décrit le processus d’inhumation par les nazis gaspillerait en fait l’espace disponible dans les fosses. Enfin, pour prouver le manque supposé d’espace à Sobibor, il fait référence à une carte qui n’est pas à une échelle correcte.
Les preuves concernant la zone d’extermination et les charniers de Sobibor :
Kurt Bolender, un garde SS à Sobibor, se souvient : « La brigade de travail juive mettait les cadavres dans des chariots en les plaçant de manière rectangulaire et les conduisait jusqu’à la fosse. Une fosse pouvait mesurer environ 60 m de long, 20 m de large et 6 à 7 m de profondeur (environ 197 pieds de long par 66 pieds de large et 29 à 23 pieds de profondeur). Les parois latérales étaient inclinées comme un remblai pour éviter leur effondrement ». Lors d’un interrogatoire ultérieur, K. Bolender mentionna une deuxième fosse : « […] nous mettions des cadavres dans cette deuxième fosse avant même qu’elle ne fût achevée. Au-dessus de la première fosse, une couche de sable fut répandue. Une fois cette fosse remplie complètement, les autres cadavres devaient être mis quelque part, même si nous n’avions pas encore fini de creuser la nouvelle fosse ».[2]
Le souvenir de K. Bolender est en accord avec les fouilles préliminaires de Sobibor. En 2001, Andrzej Kola mena des fouilles scientifiques et trouva sept charniers, dont le plus grand était de 64 mètres par 23 mètres par 4,5 mètres de profondeur (210 pieds par 75 pieds par 15 pieds de profondeur). Les autres mesuraient 18 mètres par 23 mètres par 4,5 mètres de profondeur (60 pieds par 75 pieds par 15 pieds de profondeur). [3]
L’Université Ben Gourion mena également des études archéologiques approfondies à Sobibor en 2001, 2007 et 2008. Les chercheurs confirmèrent l’existence d’au moins sept charniers. Les fosses sont de tailles variables et l’étude de leurs contenus les révéla être « un mélange de cendres et de matériaux et artefacts brûlés ». [4]
En fait, même aujourd’hui, la zone autour des charniers montre des traces distinctes d’herbe d’un vert plus foncé, qui indique une composition du sol différente des zones environnantes. En raison de l’herbe décolorée, les emplacements des sept charniers sont plus visibles depuis les airs. Quand Isaac Gilead, Yoram Haimi et Wojciech Mazurek menèrent leurs enquêtes sur le site de Sobibor, ils inclurent des photos aériennes du camp dans leur rapport. Ces photos montrent mieux l’herbe décolorée qui indique l’emplacement des charniers.[5]
Conclusion :
L’affirmation de Denierbud selon laquelle la seule fosse du camp d’extermination de Sobibor était à peine plus grande qu’un « poulailler » est fausse. Il emploie les mêmes hypothèses erronées qu’il a utilisées pour déterminer les charniers de Belzec et de Treblinka. Ainsi, il arrive à de mauvais chiffres et applique ensuite ces calculs erronés à une carte non normalisée. Il y avait au moins sept charniers à Sobibor ; il y avait bien assez de place pour les tombes et pour les grilles d’incinération.
Par l’utilisateur : Merlin (travail personnel) [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html), CC-BY-SA-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/) ou CC BY-SA 2.5-2.0-1.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.5-2.0-1.0)], via Wikimedia Commons
NOTES
[1] Voir « One Third of the Holocaust » à l’adresse http://www.youtube.com/watch?v=taIaG8b2u8I à environ 01 h 48 minutes.
[2] « Vernehmungsniederschrift of Kurt Bolender of 5 June 1961. ZStL, VII, 252/59, Band II », p. 194 et « Interrogation of Kurt Bolender of 18 December 1963 ». Staatsanwaltschaft Dortmund, Band 35, p. 116 tel que cité par Carlo Mattogno, Thomas Kues et Jürgen Graf dans The "Extermination Camps" of "Aktion Reinhardt", Part Two, p. 1286.
[3] « Archeologists find mass graves of Sobibor Nazi death camp », Ha’aretz (édition anglophone), 24 novembre 2001 à l’adresse http://www.fpp.co.uk/Auschwitz/Sobibor/graves_found.html; « Mass Graves Confirm Sobibor Holocaust », The Scotsman, 26 novembre 2001 à l’adresse http://www.fpp.co.uk/Auschwitz/Sobibor/Scotsman.html.
[4] Isaac Gilead, Yoram Haimi et Wojciech Mazurek, « Excavating Nazi Extermination Centres » à l’adresse www.presentpasts.info/article/view/pp.12/2.
[5] Isaac Gilead, Yoram Haimi et Wojciech Mazurek, « Excavating Nazi Extermination Centres » à l’adresse www.presentpasts.info/article/view/pp.12/2. Vous pouvez observer le marquage et la numérotation clairs de ces zones dans Jonathan Harrison, Robert Muehlenkamp, Jason Myers, Sergey Romanov et Nicholas Terry, Belzec, Sobibor, Treblinka: Holocaust Denial and Operation Reinhard. A Critique of the Falsehoods of Mattogno, Graf and Kues, p. 393 à l’adresse http://holocaustcontroversies.blogspot.com/2011/12/belzec-sobibor-treblinka-holocaust.html. Sélectionnez Google Docs, Rapidshare ou Archive.org pour obtenir une version au format PDF.