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Quelles sont les preuves documentaires et les preuves matérielles prouvant l’existence des camps d’extermination de l’opération Reinhard ?
Les négationnistes de la Shoah affirment que :
L’existence des camps d’extermination de l’opération Reinhard de Treblinka, Sobibor et Belzec est seulement basée sur de « simples ouï-dire » et des « preuves fragiles ».[1]
Les faits sont les suivants :
Aujourd’hui, il ne reste plus de traces physiques de Treblinka, Belzec et Sobibor, mis à part des collines sablonneuses et un mémorial construit sur chaque site. Mais il y a des photos, des listes de convois ferroviaires, d’autres documents, des photographies de reconnaissance aérienne, et des preuves d’études archéologiques. Ces sources prouvent avec certitude que les camps d’extermination de Treblinka, Belzec et Sobibor existaient.
Qu’est-ce que certains négationnistes de la Shoah déclarent spécifiquement à propos des camps d’extermination de l’opération Reinhard ?
Ditlieb Felderer, un négationniste suisse de la Shoah, prétend que les « exterminateurs » (c.-à-d. ceux qui croient que la Shoah a bien eu lieu) ont « truqué » trois emplacements « censés » être des camps d’extermination ; ils « vendent » une histoire qui n’est qu’un « véritable fantasme ». Felderer affirme que les camps d’extermination de l’opération Reinhard de Treblinka, Belzec et Sobibor sont une « fiction » et un « dérangement mental imposé à l’homme »[2]
Preuve de l’existence des camps de l’opération Reinhard :
Il est vrai qu’il ne reste aujourd’hui plus aucune trace physique de Treblinka, Belzec, et Sobibor, où quelque 1,4 million de Juifs ont été assassinés. À la mi-1943, les corps des charniers avaient été exhumés, brûlés et les cendres réenterrées. Les nazis démolirent les bâtiments du camp lorsque la tâche fut finie. Les camps sont aujourd’hui des sites vallonnés et sablonneux dont les traits les plus visibles sont les monuments commémoratifs des Juifs assassinés.
Cependant, il est faux de dire qu’il n’y a pas de preuves documentaires ou matérielles de ces camps, comme le prétendent les négationnistes de la Shoah.
Pourquoi y a-t-il si peu de documents disponibles sur l’opération Reinhard ?
Odilo Globocnik, le chef de l’opération Reinhard, a fourni beaucoup d’efforts pour effacer les preuves de l’existence des trois camps et des meurtres qui y ont eu lieu. Il a ordonné que « (e)n ce qui concerne les comptes définitifs et complets de "l’opération Reinhard", je dois préciser que tous les bons doivent être détruits aussitôt que possible, comme cela a été fait pour tous les autres documents relatifs à cette opération ».[3]
Néanmoins, certains documents ont échappé à la destruction.
Documents et preuves matérielles de l’opération Reinhard :
Les preuves matérielles et documentaires de l’existence de Treblinka, Belzec et Sobibor comprennent :
- Des photographies prises par Kurt Franz, le dernier commandant de Treblinka, qui montrent les bâtiments des chambres à gaz, les excavatrices et les charniers. Il y a aussi des photographies de Belzec prises alors que le camp était opérationnel, même si elles ne montrent pas la zone d’extermination du camp.
- Des listes de convois ferroviaires, qui détaillent les convois de Juifs envoyés à Treblinka, Belzec et Sobibor.
- Des documents relatifs à l’acquisition et à l’utilisation de matériel d’excavation lourde. Les nazis et leurs collaborateurs utilisaient cet équipement pour creuser des charniers et exhumer des corps pour les incinérer. Il existe aussi des documents détaillant les possessions que les nazis avaient volées à leurs victimes.
- Des photographies de reconnaissance aérienne de Treblinka, Belzec et Sobibor, qui furent prises après que les nazis eurent démonté les camps. Dans le cas de Treblinka, les photographies montrent des restes des bâtiments des chambres à gaz et d’autres bâtiments du camp. Ces photos aériennes correspondent aux photographies prises par K. Franz et sont corroborées par le témoignage d’un témoin oculaire survivant.
- Des chercheurs ont mené des études archéologiques et des examens scientifiques sur les trois sites. Les recherches à Sobibor et Treblinka sont toujours en cours.
Chaque élément de preuve est abordé dans d’autres pages portant sur la réfutation du négationnisme, dans la section sur l’opération Reinhard.
Mémorial au camp de concentration de Sobibor. Crédit photo : United States Holocaust Memorial Museum, avec l’aimable autorisation d’Adam Kaczowski
NOTES
[1] Ditlieb Felderer, « Auschwitz Notebook: Certain Impossibilities of the ’Gerstein Statement’ », Journal of Historical Review, Volume 1(1), printemps 1980 à l’adresse http://www.ihr.org/jhr/v01/v01p-69_Felderer.html.
[2] Ditlieb Felderer, « Auschwitz Notebook: Certain Impossibilities of the ’Gerstein Statement’ ».
[3] Stephen Potyondi, « Ziel Treblinka/« Final Destination Treblinka » citant Odilo Globocnik, mémo « top secret », 5 janvier 1944, Nuremberg Document n° 064 à l’adresse https://archive.org/stream/ZielTreblinkafinalDestinationTreblinka/MicrosoftWord-Document1_djvu.txt.